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Ciffo
13 juin 2012

Ardoise, étain et argile

Ces derniers mois, la hausse des frais de scolarité universitaires présentée lors du dernier budget du ministre Bachand (hausse de 1625$ sur 5 ans) a engendré bien des débats au sein de notre société.

Et ce qui devait se produire se produisit : le peuple s'est scindé en deux clans. Ceux qui étaient en faveur de cette hausse (les verts) et ceux qui étaient contre ces mêmes hausses (rouges).

La position des verts était claire et sans nuance : ils acceptaient la hausse, point final.

Parmi les rouges, les zones grises, quant à elles, variaient et chacune d'elles arborait une teinte bien différente. En effet, les ''rouge foncé'' exigeaient rien de moins qu'un retour à la gratuité scolaire alors que les ''rose bonbon'' ne souhaitaient que cette hausse soit moins élevée...

Par contre, ces teintes rougeâtres n'ont pas été présentées, expliquées, répandues, surtout pas par les membres influents du gouvernement aux bras longs et aux poches profondes contrôlant de plus en plus les informations publiées dans les grands quotidiens tels que La Presse ou le Journal de Montréal. Non. Ils ont vite fait de tomber dans l'excès et de catégoriser arbitrairement et sans la moindre subtilité tous ceux qui étaient contre LEUR hausse.

Cependant, la vie, c'est un festival international de zones grises! On dit souvent que l'intelligence, c'est cette capacité à nuancer, à considérer un ensemble de subtilités avant de se prononcer...

Et le plaisir du gouvernement, c'est jouer au magicien et faire disparaître, par entêtement, par orgueil ou par soumission face aux entreprises qui les financent, TOUTES les autres avenues envisageables, toutes les autres prises de position posées endossées par une large majorité de citoyens informés, responsables et pleins de jugement. Le blanc existe, le noir existe. Le blanc, c'est bien. Le noir, c'est mal. Le gris ?? Connais pas! ...

Combien de «rouges», selon vous, savent que le gouvernement a DÉJÀ augmenté les frais universitaires de 500$ annuellement de 2007 à 2012 et se disent qu'une seconde augmentation d'une autre tranche de 500$ échelonnée sur cinq ans (2012-2017), par exemple, serait empreinte d'une plus grande sagesse et d'un plus grand respect envers cette génération qu'une hausse de plus de 1600$ PAR ANNÉE ?

Parmi ces gens nuancés, une majorité est aussi au courant que depuis 2003, les universités elles-mêmes ont également augmenté leurs propres frais administratifs appelés « frais afférents » et qu'il en coûte maintenant, en moyenne, pour un étudiant, 600$ annuellement étudier dans une université. Cela veut dire qu'en plus des frais de scolarité, l'étudiant doit payer non pas au gouvernement, mais à l'université où il étudie, 600$ supplémentaires de sa poche PAR ANNÉE pour pouvoir déambuler entre ses murs...

Hé oui, devant l'immobilisme de l'État, les universités se sont rempli les poches ces dernières années...Elles ont elles-mêmes procédé à leur ''propre'' augmentation des frais de scolarité...Peu de gens parlent de cette «nuance»...Hummm...Si le gouvernement n'en parle pas, alors...existe-t-elle vraiment ? ...

Le gouvernement tente de mettre tous les rouges dans le même panier. Tous des violents, tous des irresponsables face à notre économie, tous des bébés gâtés, tous des pouilleux qui devraient délaisser leur IPOD pour plutôt investir dans leurs études (quelle démagogie!)...Quelle manipulation incroyable, quel populisme! C'est du pur mensonge toujours dit et prononcé sur un ton moralisateur et supposément empreint de lucidité...Notre gouvernement nous parle comme s'il parlait à un enfant de 8 ans qui ne comprend rien, la tête inclinée, exaspéré de constater tant d'incompréhension face à un raisonnement mathématique siiiiiiii simple!! Voyons : une augmentation d'environ 1 dollar par jour...Voyons...C'est ridicule, c'est si peu!! (...Si c'est si peu, ben...laissez tomber, non? À quoi bon une crise sociale pour siiii peu ??)

...Et ça marche!!!!!!!!!! C'est ça le pire...Cela prouve donc une chose...

Malgré le fait que nous vivons à l'ère où l'information n'a jamais été aussi accessible dans l'histoire de l'humanité, les citoyens ne cherchent pas : ils ne consomment que l'information «fast-food» des grands médias qui sont eux-mêmes contrôlés, pour une majorité d'entre eux, par notre gouvernement. Et cela se produit seulement lorsqu'ils prennent le temps de la consommer, pendant les pauses de deux émissions de télé-réalité ou entre une consultation de leur profil Facebook et une petite partie de Patience informatisée...

Et lors des pauses au bureau, cette masse citoyenne se répète inlassablement et fièrement («Oui oui, je m'informe, moi! Je lis les nouvelles!») les mêmes grandes lignes lues le matin, sans réfléchir au mensonge collectif auquel elle participe et contribue! Les médias sèment, le peuple ignorant propage...Formule simpliste qui fait des ravages!! Suicide intellectuel collectif inconscient...

Ce débat sur les hausses de frais de scolarité nous permet cette prise de conscience : le peuple, en grande partie, s'est déresponsabilisé du pouvoir qui le représente, mais qu'il possède réellement. Il a abandonné. Il n'a pas le temps. C'est trop compliqué. Il a autre chose à faire. Et surtout : que pourrait-il faire ?

C'est sans compter qu'il se sent coupable de voir d'autres agir alors que lui, il s'abstient. Premier réflexe : dénigrer les acteurs de changements, tenter un nivellement pas le bas. Le contraire l'obligerait à lever son cul de son divan, à lire, à agir. Ha non : ça, jamais! Plutôt mourir...Il rabaisse donc les autres, les tirant à son niveau plancher, souhaitant ainsi masquer sa propre ignorance et sa lâcheté afin qu'elles demeurent, à tout jamais, dans l'obscurité.

Parce que ceux qui ont lu à fond sur les pratiques gouvernementales en matière d'économie, sur la gestion de nos deniers, bref, ceux qui ont lu à fond sur ce gouvernement, ceux qui s'y connaissent sur les pratiques carrément frauduleuses de cet État québécois, n'acceptent pas une telle hausse injustifiée dans une TRÈS TRÈS grande proportion. Cette hausse, pour eux, dépasse largement le cadre d'une simple hausse. Ils refusent de se laisser, une autre fois, infantiliser par un père stupide, sans scrupule, immoral et hypocrite se présentant sous le couvert d'un bon paternel de famille honorable. Un «popa» à deux visages qui, finalement, a déjà baisé la gardienne à côté du congélateur dans le sous-sol, mais qui nous engueule d'avoir déposé les coudes sur la table au souper...

Ce sont les gens conscients qui bougent. Ceux-ci ont compris. Ils savent. Et ils sont cohérents, en toute harmonie avec leur conscience. Du contraire, ils en seraient incapables! Et ils ne le font pas pour EUX! Ils le font pour la JUSTICE qui, avec le temps, par son absence, entraine la VRAIE anarchie.

...

Au fond, tout part de l'ignorance. Les ignorants sont responsables, mais ils fuient.

Et ces ignorants se marginalisent, fiers d'être contre une vague passionnée de citoyens informés en éveil, fiers, finalement, d'être contre...quelque chose! Parce que finalement, pour plusieurs d'entre eux, surtout ceux qui comprennent le fond du débat (les «faux» ignorants), mais qui s'opposent tout de même au gros bon sens, être contre...c'est se donner une identité différente de la masse. De gros égos, mais de petites personnes, finalement, en quête d'identité. Fracture de l'intelligence ? Non. Plutôt le virus du «vide» qui se manifeste, la quête d'un sens à donner à une vie qui n'en a que très peu...Se démarquer, sans raison, dans l'erreur, mais à tout prix : se démarquer! Vive la Facebookmania!

Le problème, finalement, n'est pas Jean Charest. Ce manipulateur obtient tant en échange de ses politiques avantageuses, il s'enrichit tellement et il possède une position si enviable. Ajoutons son absence de conscience sociale jumelée à ses valeurs de droite...Normal qu'il agisse ainsi sachant ce qu'il est. Nombreux sont ceux qui ne feraient pas mieux à sa place...Non ?

Le problème, c'est chacun qui ne s'oppose pas à ce gouvernement destructeur et malhonnête sous prétexte d'excuses de toutes sortes. S'opposer n'est pas détruire ; s'opposer, c'est ne pas endosser et, idéalement, agir en conséquence.

Il n'y a personne qui manipule ; il n'y a que des gens qui, par leur ignorance, se font manipuler. Et en être victimes, c'est en être responsables.

 

 

 

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